Lieux d'écho

En dessous de cette voûte bleue baignée de l'humidité chaude de la piscine et du pas sec de la rue, le corps humain peut aller chercher dans son architecture le ciel à travers les mosaïques d'Odorico.

Les poutres en bois étreignent l'écho de façon évidente. Elles temporisent la voix dans l'aigu et créent une atmosphère douce et fraîche.

Sorte de place entre, à côté et vers où l'on passe sans regarder, et pourtant sa pente raide qui rejoint la rue St Georges nous place dans une immersion rocailleuse plutôt originale. Le petit Coq qui vit au-dessus de nos têtes nous ouvre la porte du ciel. De l'espace pour les oiseaux, un croisement, un passage entre le passé et le lointain.

Une rue jazzy, un endroit entre le recueillement et l'allégresse. Passage aux contours très arrondis de la cathédrale de Rennes. Marcher en épousant une contre-courbe et une grande courbe si rares en ville.

Très large champ pour la voix dans cette cour haute. Le son circule librement comme les oiseaux qui s'y baladent allègrement. La lumière et l'air se côtoient et le visiteur pourrait y chanter pour les habitants qui alors ouvriraient leur fenêtre pour écouter le récital.

Le bain est un art. En France on ne le regarde plus ainsi, pourtant la piscine construite dans les années 20 sur la pente du Thabor témoigne du soin qu'on a pu mettre alors dans ce service public du corps, sous le grand plafond distillant la lumière et transformant le son en bulle.

Ce grand espace arrive à nous rendre aux géants, avec son petit couloir contigu comme un résonateur sympathique d'un lieu riche de plusieurs histoires.

La géométrie de la colonnade se reflète dans celle du jardin tout horizontal. Au-dessus des arcades, l'étrange inscription en lettres de fonte scellées dans le mur : MAGDELAINE DL FAYETTE. Le nom de l'abbesse qui supervisa la construction de l'édifice au temps de Louis XIV. Les mésanges bleues ondulent entre les balustrades et les palmiers de l’esplanade.